Ojika
est une petite île au sud du Japon. Ici le rythme de vie est bien différent de
la frénésie technologique assimilée au Japon. Loin des treize millions d’habitants
de Tokyo, Ojika ne rassemble que 2600 habitants, dont la moitié est âgée de
plus de 65 ans. Alors dans Ojika on prend son temps, on se balade, on fait du
vélo parmi les rizières, on regarde les fleurs. On se pose dans la nature et on
peut observer la mer du haut des quelques parcs qui parsèment l’île. On en a
rapidement fait le tour et en même temps il reste toujours quelques ruelles à
explorer, avec les maisons en bois et les toits tout en tuiles. Quelques
temples cachés, avec ses petites figurines de pierre coiffées de bonnet rouge. On attend 17h30 pour prendre le vélo et aller voir le coucher de soleil sur un des plus beaux endroits de l'île.
C’est
reposant d’être ici, un peu loin de tout et en même temps il suffit de prendre
un ferry pour retrouver l’île principale et rejoindre Sasebo, Nagasaki ou Fukuoka.
Le ferry en lui-même est déjà un voyage, s’allonger sur ces tatamis, entre un
salaryman ronflant et un vieil homme à genoux qui regarde la mer défiler par la
fenêtre. On dit bonjour quand on croise quelqu’un et ce quelqu’un devient
rapidement un visage connu, si tant est qu’on reste plus d’une semaine.
Tous
ces visages c’est Taiyou qui a ouvert son hôtel en 2015, et ne cesse de le
faire grandir aujourd’hui. Toute la famille est avec lui et aide à sa manière. Un karaoké bar est aussi là, où l’on peut rencontrer
la population qui vient passer une soirée, ou parler avec les barmans, Sayaka
et Mama san. Ume fait la cuisine entre deux conversations avec les clients. On
a les habitués, chacun a sa bouteille réservée avec une petite étiquette en
forme d’étoile à leur nom. Et puis il a Tan tan, petit café qui fait très
instagram avec des frappés et petits muffins. Ou encore un autre café qui fait
aussi office de tourisme qui sert des sortes de dorayaki. Ryoko qui vend des
petits bracelets et colliers. Etre à Ojika c'est donc prendre le temps de rencontrer les gens, de faire un karaoké improvisé avec JR, ou encore jouer au UNO avec un prof d'école primaire. C'est rencontrer, lors d'un tour en bateau, un des trois habitants d'une île pas loin, qui a quitté Tokyo pour son île natale pour continuer de la peupler. C'est un peu irréel toutes ces vies si loin de nos habitudes. On a parfois l'impression d'évoluer parmi les personnages d'un livre...
No comments:
Post a Comment